Les filles du printemps

LE PRINTEMPS

Je suis la somme de vos erreurs
Je suis la somme de vos errements
Je suis la somme de vos peurs
Je suis la somme de vos serments

Je suis l’identité factice
Je suis le juif à tête nue
Je suis une fin de supplice
Et je suis le roi des cocus

C’est moi le sac et le ressac
C’est moi les robes sous le vent
Et moi qui renais à La Pâque
C’est moi…

Le Printemps

Je suis la somme de vos cris
Je suis la somme de vos chants
Je suis la somme de vos nuits
Je suis la somme des amants

Je suis au beau milieu d’avril
Je suis mes nerfs, un assassin
Je suis le monstre fait d’argile
Je demande, puis rends vos mains

C’est moi l’éternité en vrac
C’est moi qui dévore les enfants
C’est moi l’espoir, et moi la claque
C’est moi…

Le Printemps

Je suis la somme de vos heures
Je suis la somme de vos orgueils
Je suis la somme de vos fleurs
Je suis la somme de vos deuils

C’est moi les bateaux sur le lac
C’est moi l’amoureux qui te mens
C’est moi l’amoureux qui te plaque
C’est moi

Le Printemps…

C’est moi le sac et le ressac
C’est moi qui meurs après vingt ans
Et moi qui renais à La Pâque
C’est moi…

Le Printemps

PORTRAIT CHINOIS

Si c’est une ville, c’est Paris
Si c’est Paris, c’est en Vespa
Si c’est en Vespa c’est la nuit qu’à Paris
Je rentre chez moi

J’ai chanté, j’ai dansé
Joué à la cigale tout l’été
Et l’automne, débarqué, dépourvu j’ai vendu
Mes harmonicas et mes vents
Mes Dominique A et Montand
Un portrait chinois pour le nouvel an…

Si c’est une ville, c’est Paris
Si c’est Paris, c’est en Vespa
Si c’est en Vespa c’est la nuit qu’à Paris
Je rentre chez moi
Si c’est un mois : Avril et si
En avril il fait un peu froid
Le froid aura peut-être une fille
Si c’est une fille, elle est pour moi

Puis j’ai vu du pays
Au gré des voyages m’ enquis
Chez mes mies, mes amis
Du sens de la vie

Ainsi passai-je les deux ans
Qui me séparent de moi, maintenant
Mon portrait chinois fête le printemps

Si c’est une ville, c’est Paris
Si c’est Paris, c’est en Vespa
Si c’est en Vespa c’est la nuit qu’à Paris
Je rentre chez moi
Si c’est un mois : Avril et si
En avril il fait un peu froid
Le froid aura peut-être une fille
Si c’est une fille, elle est pour moi

Hé toi,
Même si t’es née l’année du rat
Sourie moi…
Sourie ouais sourie moi si

Tu aimes une ville c’est Paris
Si tu aimes Paris en Vespa
Rentrons en Vespa cette nuit
J’te tire ton portrait chez moi

Si c’est une ville, c’est Paris
Si c’est Paris c’est en Vespa
Si c’est en Vespa c’est la nuit qu’ à Paris tu rentres chez moi

Si c’est une ville c’est Paris
Si c’est Paris c’est en Vespa
Si c’est en Vespa c’est la nuit
Qu’à Paris je fais n’importe quoi

Si c’est un mois : Avril et si
En avril il fait un peu froid
Le froid aura peut-être une fille
Si c’est une fille elle est pour moi
Si c’est une fille elle est pour moi

Ouais ouais ouais elle est pour moi

CASSANDRE

J’aime une fille belle comme le jour
Ou les nuits d’été qu’on passe ensemble
Mais quand s’ouvrent les yeux de mon amour
Je tremble,

Oui je tremble car elle sait lire l’avenir
Et n’y voit jamais rien de très bon
A moins dans l’isoloir d’écrire
Son nom…

Elle s’appelle Cassandre
Et toutes les cinq années
Elle crache un peu de cendres
Comme pour me rappeler
La foule des offrandes dont j’acquitte la somme
Pour épargner des cendres mes confrères les hommes
Et contenter Cassandre

J’ai beau me dire que je ne crois pas
A ses prophéties, d’y rester sourd
Je tremble tant que je ne marche pas
Je cours

Oui je cours et bon toutou lèche les pieds
De ma déesse et ses yeux de plomb
Resteront clos tant que j’écrirai
Son nom…

Elle s’appelle Cassandre
Et toutes les cinq années
Elle crache un peu de cendres
Comme pour me rappeler
La foule des offrandes dont j’acquitte la somme
Pour épargner des cendres mes confrères les hommes
Et contenter Cassandre

Alors j’écris Cassandre
Sinon au mois de mai
Elle crachera des cendres comme pour me rappeler
La foule des offrandes
Dont j’acquitte la somme
J’aimerais me défendre
Mais je ne suis qu’un homme
Et elle une Cassandre…

Et elle une Cassandre

NORA

Allongée dans le bois,
Abrutie par la boisson
La petite Nora,
Nattée du brun des moissons
Entonne une prière
Profane aux cimetières…

« Oh mon amour laisse moi
Mon amour lécher tes doigts
Mon amour caresse moi
Tout le jour entre mes bras
Puis les vers viendront de la terre à mon front… »

Ma belle Kahena
Tatouée, bras en croix fond
En larme sous le poids
Des étoiles et des glaçons
Inondées, ses paupières
Epousent le suaire…

« Oh mon amour laisse moi
Mon amour baiser tes doigts
Mon amour caresse, bois à
Mes seins lourds mon ventre plat
Car l’hiver, le démon tirent mes cheveux longs…

Oh mon amour laisse moi
Mon amour du bout des doigts
Mon amour graver en toi
Les beaux jours et le grand froid…

…Oh mon amour !… »

OLIVIA

Si Olivia savait comme au lit via Morphée
J’en suis fou
Est-ce qu’ Olivia plongerait dans mon lit via d’osés
I love you ?

Mais Olivia se tait loin de moi fuit et puis s’en fout
Et moi

Je traîne Olivia
Je peine au lit via
D’autres muses sans goût

Je songe Olivia
Allonge Olivia
Dans mon lit vide et saoul

Si Olivia s’ennuie, mon poli vît à ses nuits
Je le voue
Si mon envie a son oui, sa jolie vie à ma vie
Je la noue

Mais Olivia ne dit rien de moi, rit et puis s’en fout
Alors

Je traîne Olivia
Je peine au lit via
D’autres muses sans goût

Je songe Olivia
Allonge Olivia
Dans mon lit vide et saoul
Dans mon lit vide et saoul…

Olivia I love you.